LE JOURNAL D'ELISA PAR LUCIE

10 février 1767

Pendant que j’apprenais la lecture à Vito, Angelo est venu au village. Je ne lui avais pas encore parlé de lui. Il semblait un peu vexé. Mais j’ai essayé de lui expliquer que ça ne faisait pas longtemps que je le connaissais. Il m’a demandé ce qu’il y avait entre nous. Je lui ai raconté que Vito souhaitait apprendre à lire et que je l’aidais. Il ne semblait pas convaincu. Je crois qu’Ursuline avait raison. Je ne l’avais remarqué jusqu’à ce jour, mais Angelo semble éprouver une petite attirance pour moi. Je le trouve très gentil, mais je ne le vois pas comme ça. D’un côté ça me flatte qu’un garçon puisse éprouver de tels sentiments pour moi, mais d’un autre côté je me sens un peu gênée. J’espère que je me trompe et qu’il était seulement énervé parce qu’il avait passé une mauvaise journée. En plus, il ne m’a jamais parlé de quelconque sentiment à mon égard. Non je pense que je me trompe. Il a peut-être peur, comme un grand frère, que Vito me fasse du mal. La prochaine fois que je le verrais je lui dirais que c’est un garçon bien et qu’il n’a pas à s’en faire pour moi. Mais je parle comme si j’étais avec lui, et ce n’est pas le cas. Je ne sais pas ce qui m’arrive…

15 février 1767

Vito m’a embrassée. C’était si merveilleux ! Je n’avais jamais connu cela auparavant. Nous discutions, près de l’étang. Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit qu’il n’avait jamais vu une fille aussi belle que moi. Ensuite, il a approché doucement ses lèvres des miennes. Quand elles se sont posées, mon cœur s’est arrêté.

19 février 1767

Je n’ai dis à personne pour Vito et moi. Mais je pense que Giorgia s’en doute. Elle a vu les regards qu’on se lançait tous les deux. Elle me fait des sourires moqueurs à chaque fois. Et moi je fais mine de rien. Martin m’a dit qu’il aimait beaucoup Vito. Ils jouent souvent ensemble. Martin n’est plus comme je l’ai vu la première fois. Il semble heureux, et j’en suis si contente. C’est un petit garçon plein d’amour. Malgré la dure vie qu’il mène, il trouve un peu de bonheur avec peu. C’est peut-être aussi l’âge qui veut ça. L’âge de l’insouciance. J’aimerais tant encore avoir cette insouciance qui permet de vivre sans connaitre les soucis de la vie.

23 février 1767

Angelo m’a encore surprise avec Vito. Mais cette fois, nous n’étions pas en train de faire de la lecture. Vito m’embrassait. Angelo était un peu gêné. Je lui ai parlé seul à seul, un peu plus loin. Je lui ai demandé si ça le dérangeait que je sois avec Vito. Il m’a dit qu’il avait juste peur qu’il me fasse du mal. Je pense l’avoir rassuré un peu à ce sujet et lui ai dis de passer l’après-midi avec nous pour le connaitre mieux. Il est resté un petit moment. Il n’a pas arrêté de poser des questions à Vito, qui se sentait embarrassé. Et en partant, il ne semblait toujours pas convaincu de son honnêteté.

3 mars 1767

Mère est au courant pour ma petite histoire avec Vito. Elle l’a su par mon père qui ne m’en n’a même pas parlé. J’ai compris tout de suite qu’Angelo lui avait raconté. Mère veut rencontrer Vito. Elle dit qu’elle n’est pas contre notre histoire, tant qu’il me respecte et n’essaie pas d’aller trop loin avec moi. Je l’ai rassurée sur ce point. Je refuse de me donner à un homme avant le mariage. Elle me fait confiance, mais désire en savoir un peu plus sur Vito. Quand j’ai demandé à mon père ce qu’il en pensait et pourquoi il ne m’en avait pas parlé, il a dit qu’il avait toute confiance en moi mais était un peu déçu de l’avoir apprit par Angelo et non par moi. Donc, demain, je demanderais à Vito s’il est d’accord pour rencontrer mes parents. Quant à Angelo, je l’attends pour qu’il me donne quelques explications sur son comportement, indigne d’un ami.

4 mars 1767

Vito a accepté de rencontrer ma famille. En échange, il veut que je rencontre la sienne. J’ai dis oui, mais en réalité, cette idée me fait un peu peur. D’un autre côté, c’est le signe qu’il croit en notre relation.

7 mars 1767

Vito est venu manger avec nous. Tout le monde l’a trouvé poli et courtois. Et lui a beaucoup aimé ma famille, surtout ma mère. Mère dit qu’elle serait d’accord s’il me demandait en mariage. Mais je lui ai répondu que nous avions encore le temps pour ça. Père, quant à lui, pense que c’est un gentil garçon, mais que je suis trop jeune pour cela, et qu’un jour, je pourrais rencontrer quelqu’un d’autre. Je ne sais pas s’il n’a pas raison. J’aime beaucoup Vito, mais je ne sais pas encore si je pourrais vivre une vie entière à ses côtés. Il est trop tôt pour le savoir. Bientôt je vais, moi aussi, rencontrer sa famille.

10 mars 1767

Angelo a enfin décidé de revenir me voir. Il semblait confus. Et il avait bien des raisons de l’être. Je lui ai fais part de ma déception. Malgré ses regrets et excuses, il m’a dit qu’il avait fait ça pour mon bien, pour ne pas que je fasse de bêtises. Mais c’est encore plus blessant de sa part de me croire légère. Enfin ! Il me connait quand même ! Comment peut-il penser ça de moi ? Après un long débat sur le bien et le mal, il m’a révélé la vraie raison de sa venue. La Comtesse Agnese a demandée de mes nouvelles. J’avais oublié qu’elle voulait que j’aille lui tenir compagnie un après-midi. Avec toutes les nouvelles choses qui me sont arrivées ! Mais je suis très flattée qu’elle pense, ainsi, à moi. Angelo attendait une réponse pour un jour où je serais disponible. C’est incroyable ! C’est moi qui choisis le jour pour aller voir une Comtesse ! Je lui ai dis que je passerais la voir la semaine prochaine. Il m’a demandé, en partant, si je lui en voulais encore. Je lui ai répondu que oui, mais pas parce qu’il avait tout raconté à mon père, mais parce qu’il m’a déçu sur ce qu’il pense de moi. Il n’a pas su quoi répondre et est repartit à Rivombrosa.

15 mars 1767

Père m’a laissé aller seule, avec son cheval, à Rivombrosa, pour que je rende visite à la Comtesse Ristori. Il semblait heureux pour moi. J’ai passé un magnifique après-midi. Elle m’a demandée de lui faire la lecture. Elle trouve que j’ai une belle voix douce et que ma compagnie lui est agréable. Elle aime la jeunesse. Ca l’aide à se sentir vivante. Elle m’a beaucoup parlé de son fils, Fabrice. Elle est triste, car elle ne l’a pas vu depuis 5 ans. J’ai vraiment eu l’impression de le connaitre. Il semble être un homme doux, chaleureux et généreux. Un vrai prince charmant ! J’ai, également fais la connaissance de sa fille, Anna, de son mari et de leur charmante fille Emilie. Anna semblait gênée de me voir ici, mais est restée très courtoise. Je me suis senti très embarrassée, et j’ai préféré rentrer pour ne pas les déranger.

17 mars 1767

Vito a insisté pour que je mange avec sa famille demain soir. J’ai du accepter, mais j’ai un peu peur.
Mère m’a demandé si je m’étais réconciliée avec Angelo. J’ai dis que non. Père m’a dis que je devrais lui pardonner, que même les amis font des erreurs. J’ai dis que j’allais y réfléchir. Il vrai qu’il me manque. J’aimerais bien lui raconter tout ce que je vis en ce moment, comme on le faisait avant.

18 mars 1767

J’ai mangé avec les parents à Vito, comme prévu. Le repas s’est très bien passé. Ses parents sont adorables. Ils ont été très accueillants et généreux avec moi. Mais la tournure que tout ça prend, ça me fait un peu peur. On dirait que tout le monde, autour de nous, pense que l’on va bientôt se marier. Ce n’est pas le cas. Du moins, pas encore. J’en veux, énormément, à Angelo pour en avoir parlé. Je ne sentirais pas toute cette pression s’il avait su le garder pour lui. Je ne suis pas prête à le lui pardonner.

20 mars 1767

Aujourd’hui, il s’est passé quelque chose de terrible ! Alors que j’étais à l’auberge, un homme est arrivé en courant, en criant qu’un char s’était fait attaquer, en rentrant à Rivombrosa. A ses mots, j’ai pensé à Angelo. J’ai couru vers l’homme pour lui demander tout ce qu’il savait. Il m’a répondu qu’ils étaient deux à ramener un char remplit et que l’un des deux était mort. Dans la panique je lui ai demandé s’il connaissait le nom de l’homme. Il m’a répondu « Buondio ». Les larmes se sont misent à couler le long de mon visage, et sans demander la permission, j’ai demandé à l’homme de m’emmener sur les lieux. Il ne voulait pas au début, mais voyant mon angoisse, il m’y a emmené. Il y avait pleins de paysans attroupés. Je me suis dirigée en courant vers eux, en pleurant « Angelo ». Et parmi ces hommes, un s’est levé, empli de tristesse et les larmes aux yeux. C’était Angelo ! Il m’a regardé avec un chagrin si profond. Je me suis approchée de lui, j’ai aperçu son père, Domenico, allongé par terre, inconscient. Je me suis tournée vers Angelo, en disant « Oh ! Mon dieu ! Angelo ! » Et je l’ai pris dans mes bras. Il m’a serré très fort et a éclaté en sanglots. J’avais tellement de peine que je pleurais aussi. Nous sommes restés, comme ça, un long moment. Son père venait de mourir, et je ne savais pas comment le réconforter autrement.

22 mars 1767

L’enterrement de Domenico a eu lieu aujourd’hui. Tout le monde était présent pour rendre un dernier hommage à ce brave homme. Amélie, sa femme, était noyée dans un profond chagrin, ainsi que Bianca. Angelo essayais de rester digne, mais je ressentais la douleur au travers de son regard. Cela doit être tellement dur de perdre son père, ou son mari. On ne s’y attend pas, et un jour, on vient vous annoncer la mort d’un proche. Je l’aimais beaucoup. C’est dur de se dire qu’on ne va jamais le revoir. J’ai passé la journée à tenir compagnie à Angelo. Il disait qu’il était heureux que je sois là et que je lui ai pardonné. Je lui ai dis de ne plus s’en inquiéter. Que jamais plus je ne lui ferais la tête pour de petites histoires sans importance. Il m’a serré très fort dans ses bras. Sa sœur, Bianca, n’était pas loin, et semblait ne pas approuver notre amitié. Peu de temps après, elle est venu chercher son frère en prétextant avoir besoin d’être avec lui. Je suis parti quelques minutes plus tard.

2 avril 1767

Angelo s’habitue, petit à petit, à la perte de son père. J’essaie de passer le voir dés que j’ai un peu de temps. Je me fais beaucoup de souci pour lui. J’en profite pour rendre visite à la Comtesse. Je me sens de plus en plus proche d’elle. Je lui fais la lecture, et elle me parle de sa vie, de son fils et de son défunt mari. Par contre, Vito le voit d’un mauvais œil. Il semble un peu jaloux que je passe autant de temps avec Angelo. Il comprend que c’est pour lui remonter le moral, mais il pense, comme Ursuline, que ses sentiments sont plus qu’une simple amitié. Je lui ai dit de me faire confiance. Giorgia dit que c’est normal qu’il soit jaloux, et que je devrais faire attention si je ne veux pas le perdre. C’est vraiment compliqué toutes ces histoires ! Ne peut-on pas avoir un ami sans que se soit de l’amour ?

12 avril 1767

Je pense que la Marquise, Anna Radicati, n’apprécie guère mes visites à sa mère, la Comtesse Agnese. Dés qu’elle me voit, à Rivombrosa, son regard change. Mais, habituellement, elle ne me dit rien de méchant. Aujourd’hui, quand la petite Emilie m’a vu, elle s’est approchée de moi, toute souriante. Voyant cela, Anna a donné l’ordre à sa fille de ne pas s’approcher de moi. La Comtesse a demandé à Anna pourquoi elle était si méchante avec moi. Elle n’a pas répondu et est partit avec sa fille. Je me suis excusée auprès de la Comtesse et lui ai dis qu’il valait mieux que j’arrête de venir. Elle m’a répondu que je n’avais pas à m’excuser de la maladresse de sa fille, et que c’est elle qui décidait qui elle voulait voir ou non chez elle. En plus, elle dit qu’à son âge, on ne se souci plus de ce que pense les autres, qu’on cherche à profiter au maximum de ce qu’on désire, et ce qu’elle désire en ce moment, c’est ma compagnie. Je la trouve si gentille ! Avant de la rencontrer, je pensais que les nobles ne côtoyaient pas les classes inférieures, mise à part Antoine. J’aimerais tant que tous brisent les barrières comme elle le fait. Qu’on ne soit plus mis à l’écart parce que nous sommes nés pauvres. C’est un beau rêve ! Je le sais bien ! Mais la réalité me ramène à la raison si brutalement, que je devrais arrêter mes rêves d’enfant.

18 avril 1767

J’ai passé la journée avec Vito. Je pense qu’il n’a bientôt plus besoin de moi pour lire. Il a vraiment apprit vite et j’en suis contente, autant que lui. Nous étions bien tous les deux. J’aime être dans ses bras. Je me sens protégée.

je suis tres envoy de lire le suivant " comme Elisa oubliera Vito... avant de rencontrer le Grand amour de sa vie!!

22 avril 1767

A l’auberge, un homme a encore essayé de me toucher. Vito l’a vu et a prit ma défense. Il l’a poussé pour qu’il me lâche. L’homme, très énervé lui a donné un coup de poing en riant. Vito est retombé sur une table. J’ai couru vers lui en insultant cet homme. Il a dit à Vito qu’il fallait grandir un peu avant d’essayer de se battre avec un homme. J’ai rétorqué qu’un vrai homme n’avait pas besoin de forcer une fille pour l’avoir. Il s’est approché de moi, dans l’intention de me mettre une gifle, mais ses amis l’ont retenus et dissuadés de le faire. Plus tard, quand nous en avons reparlé, Vito m’a fait part de son mécontentement quand j’ai pris sa défense. Sa réaction m’a surprise. J’ai rétorqué que c’était moi qui avais été touchée dans ma dignité. Mais nous n’avons pas réussis à nous mettre d’accord tous les deux et nous sommes partis fâchés.

VIVEMENTE LE SUITE!!

23 avril 1767

Toute la journée, à l’auberge, Vito et moi ne nous sommes pas adressés la parole. Giorgia a vu ça et m’a demandé ce qui se passait. Je lui ai alors raconté. Elle m’a répondu que c’était normal pour un homme de défendre sa bien-aimée, et qu’il ne fallait surtout pas prendre la défense d’un homme. Je lui ai répondu que si quelqu’un me manquait de respect, je n’allais pas attendre qu’un homme vienne me défendre. Elle a dit qu’elle aurait bien aimé avoir ma force de caractère quand elle avait mon âge. Que de cette façon, elle n’aurait jamais finis comme ça, à vendre son corps pour pouvoir vivre. Je lui ai dis qu’un jour elle trouverait un gentil mari qui la sortirait de cette auberge. Mais, elle pense qu’à 24 ans, avec son lourd passé, personne ne viendra la chercher ici. Je suis si triste pour elle, c’est une femme si belle, avec ses longs cheveux bruns et ses grands yeux. La vie est si injuste !

24 avril 1767

J’ai décidé de faire la paix avec Vito. Il s’est excusé et je lui ai dis que je comprenais ce qui l’avait contrarié. Je suis heureuse que nous ayons parlé. J’avais vraiment peur qu’il ne veuille plus jamais me voir. Nos après-midis romantiques me manquaient. Et ses petits baisers également. Je suis si bien avec lui.

2 mai 1767

En ce moment je passe beaucoup de temps avec Vito. Parfois, je me surprends à imaginer que nous sommes mariés. Ce doit être si merveilleux d’avoir une petite maison à soi, avoir un mari et surtout, des enfants. Je rêve du jour où je pourrais avoir des enfants, mon propre sang. Je passerais ma journée à m’en occuper, pendant que Vito irait travailler. Le soir, quand il rentrerait, nos enfants l’embrasseraient, ils joueraient ensemble, et nous dinerions tous, autour d’un bon repas que j’aurais fais moi-même, avec amour. J’ai tellement hâte que ça arrive. Je me sens de plus en plus femme.

BIEN... j' adore ... vivement la suite... comme ira chette premiere petite histoire d' amour entre la jeune Elisa et Vito...

Wow c'est génial, j'avais carrément du retard, mais je viens de tout lire d'une traite et j'ai vraiment adoré, c'est vraiment trés, trés bien écrit, tout est plausible, et tout comme avec Cassidie ou Mimi di Rivombrosa, toutes 2 que l'on ne voit plus, soit dit en passant, j'arrive à imaginer les personnages, au fur et à mesure que je lis, les images se tracent toytes seules dans ma tête et arriver à faire ça, je trouve ça remarquable, alors mets nous vite la suite, c'est trop bien!

Super ce journal ! Quelle bonne idée ! Je me régale !